BMX Freestyle : parents vs coureurs pro

mai 24, 2019, 13:49

De nombreux athlètes conjuguent vie de professionnel du BMX Freestyle avec rôle de père ou de mère. Phénomène connu de tous les parents, le temps libre semble alors disparaître, et les priorités évoluent. Plusieurs coureurs nous expliquent comment ils jonglent entre ambitions sportives et vie de famille :

- Ryan Nyquist (Park, USA) : trois garçons,
- Cory Coffey (Park, USA) : trois filles d'1 an et demi, 3 ans et demi et 6 ans,
- Terry Adams (Flatland, USA) : un garçon de 7 mois,
- Logan Martin (Park, AUS) : un nouveau-né,
- Raphael Chiquet (Flatland, FRA) : deux garçons,
- Ben Wallace (Park, GBR) : une fille de 3 ans.

Arriver au sommet est difficile, y rester est encore plus difficile. Et quand il faut changer les couches, surveiller les enfants et assurer les visites chez le médecin (entre autres responsabilités), comment ces coureurs gèrent-ils ces difficultés pour s'entraîner et produire leurs meilleures performances ?

Ryan Nyquist : « Je pense que le plus gros ajustement pour moi a été de répartir mon temps entre la famille et le BMX. Pendant longtemps, j'ai eu l'habitude de gérer mon temps et mon programme seul, et quand on a eu un enfant avec ma femme, il a été très difficile pour moi de programmer mes sorties plutôt que de simplement y aller quand j'avais envie. Ce qui est marrant c'est que, maintenant qu'on a trois enfants, je regarde en arrière et je me demande ce que je faisais de tout ce temps quand on en n'avait qu'un, sans parler de quand on n'en avait aucun ! »

Cory Coffey : « Il est beaucoup plus dur de trouver du temps pour rouler, donc on a construit des rampes dans mon jardin. Mon mari m'aide vraiment pour que je puisse rouler quand je veux. »

Terry Adams : « Honnêtement, je suis plus motivé pour rouler depuis qu'il est né. C'est devenu une priorité pour moi de passer du temps avec lui et de m'assurer que je réserve également du temps pour le BMX dans la journée. »

Logan Martin : « Ça fait seulement une semaine pour moi, mais ça ne devrait pas être plus difficile que les premières semaines voire les premiers mois, et je parviens toujours à rouler et faire de l'exercice autant que je veux. »

Raphael Chiquet, compagnon de Céline Vaes, qui évolue aussi en Coupe du Monde UCI : « Je dirais que c'est plus dur, mais il faut qu'on s'organise très bien pour pouvoir rouler tous les deux. Le plus petit est trop jeune pour aller à l'école, donc il reste avec nous à la maison et on peut rarement rouler ensemble. Dans quelques mois, ils seront tous les deux à l’école, alors ce sera plus facile ! »

Ben Wallace : « Ce n'était pas difficile, je voulais être avec elle. Il a fallu que j'organise mes priorités et que j'utilise véritablement mon temps pour faire tenir tout ce que je devais et voulais faire dans une journée. Ma femme Scarlett est formidable et très compréhensive, elle me soutient dans tout ce que je fais, donc il n'y avait aucune pression, et pour être honnête, on a juste continué notre vie comme avant, et Tallulah s'est parfaitement fait sa place, elle est venue partout avec nous. »

Faire le tour du globe pour suivre la Coupe du Monde BMX Freestyle UCI et d'autres événements n'est pas toujours chose aisée, ou amusante, lorsque week-end après week-end vous êtes séparés de votre famille, mais c'est le lot commun des coureurs professionnels. Encourageraient-ils leur progéniture à suivre leurs traces ?

Ryan Nyquist (père pour la première fois à 30 ans) : « Je soutiendrais mes enfants à peu près quel que soit leur choix. S'ils trouvent quelque chose qui les passionne, je ferai de mon mieux pour les soutenir comme je peux. Je ne vais pas mentir, ça me ferait un peu peur s'ils voulaient faire du BMX au niveau qu'on connaît aujourd'hui, mais si c'est ce qu'ils veulent faire, bien on ira au parc ! »

Cory Coffey (mère pour la première fois à 30 ans) : « J'adorerais soutenir mes enfants, quoi qu'ils souhaitent faire. »

Terry Adams (père à 35 ans) : « Je le soutiendrai, quoi qu'il veuille faire dans la vie. Je veux lui montrer qu'on peut tout accomplir si on est passionné et qu'on n'abandonne jamais. »

Logan Martin (père à 25 ans) : « A 100 % ! J'adorerais que mon petit suive mes pas dans le BMX, mais je le soutiendrai quel que soit le chemin qu'il décidera de prendre. »

Raphael Chiquet (père pour la première fois à 31 ans) : « Bien sûr ! En fait c'est déjà le cas, puisque les deux roulent déjà en BMX et font des drop-ins sur les rampes. Ils sont en train de maîtriser les pump tracks qu'on a autour de Montpellier (merci à Chrane et Hurricane). Je suis sûr que Lazare va bientôt rouler sur un vrai vélo et lâcher son vélo sans pédales. Tout simplement, je vais les pousser à aller à fond dans n'importe quelle activité et dans le sport ! Si un jour ils veulent faire du football, bien ce sera leur choix et je les encouragerai dans tous les cas... »

Ben Wallace (père à 28 ans) : « Evidemment, si ce qu'elle veut faire je la soutiendrai toujours, mais je ne lui forcerai jamais la main en essayant d'être un "super dad" qui lui fait faire des choses dont elle n'a pas envie. Devenir parent et voir ces parents qui tentent de vivre à travers leurs enfants les expériences qu'ils ont ratées, ça m'énerve plus que tout. »

Ces jeunes parents ont rendez-vous en France du 29 mai au 2 juin 2019 pour la Coupe du Monde BMX Freestyle UCI, à Montpellier. Et ils pourraient se retrouver en 2032, lorsque leurs enfants seront prêts à prendre d'assaut les podiums olympiques !