Bruxelles, ville cycliste en devenir

mai 17, 2019, 11:29

Capitale de la Belgique, Bruxelles et ses 1,2 million d’habitants attirent chaque année des millions de touristes ; peu surprenant, étant donné qu’on y trouve le siège social d’organisations internationales comme l’Union européenne (UE) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Outre ces organisations, la capitale compte de nombreuses attractions touristiques emblématiques.

Ville compacte, Bruxelles a souffert pendant de nombreuses années d’une réputation de ville congestionnée et dominée par la voiture ; dans l’après-guerre, la capitale a centré son aménagement urbain autour de l’automobile, remplaçant des espaces dans des parcs publics en parkings et en construisant toujours plus d’autoroutes urbaines. Cependant, dans la ville elle-même, seulement un foyer sur deux possède une automobile, et la moitié des 350 000 trajets quotidiens domicile-travail sont effectués en voiture.

Les dirigeants de la ville comprennent parfaitement que des déplacements à pied, à vélo et en transports en commun peuvent améliorer drastiquement la qualité de vie de l’environnement urbain – cela créerait plus d’espace pour les activités économiques et culturelles. Mais ce changement pour la ville de Bruxelles présente un caractère d’urgence : la mauvaise qualité de l’air liée directement au trafic motorisé continue de dépasser les seuils établis par l’UE.

Pour répondre à cette situation, la capitale belge accélère progressivement ses efforts pour devenir une vraie ville du cyclisme. Aujourd’hui, entre 7 et 8 % des trajets dans Bruxelles sont effectués à vélo ; les leaders régionaux aimeraient porter ce nombre à 20 %. La moitié des trajets effectués sont inférieurs à 5 km – une distance qui se parcourt facilement à vélo –, il y a donc un réel espoir que cette ambition puisse se réaliser.

Brussels for People

Pascal Smet, ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Mobilité et des Travaux publics, s’est donné pour mission de transformer Bruxelles. Dans le cadre de la vision #BrusselsForPeople, le ministre veut réorganiser radicalement Bruxelles en une ville qui privilégie le bien-être de ses citoyens en facilitant les déplacements à pied et à vélo.

En expliquant son ambition pour la ville, il a déclaré :

« Nous devons retourner dans le futur. Bruxelles était une vraie ville de vélo, avec de magnifiques boulevards où les habitants marchaient et se rencontraient. »

« Ces cinq dernières années, le nombre de cyclistes a doublé et nous avons construit des parcs magnifiquement pensés là où se trouvaient des parkings ouverts. Bruxelles a pendant longtemps traîné la patte, mais j’espère que nous pourrons être au-devant de la scène en matière de développement urbain, pour une ville plus verte où cyclistes et piétons ont plus d’espace. »

Le travail du ministre portait sur trois axes principaux : repenser les parcs publics, supprimer des zones de parking et donner plus d’espace aux habitants. L’infrastructure routière, quant à elle, est en train d’être abandonnée, et les routes sont repensées afin de privilégier les transports en commun et les déplacements actifs.  

La majorité des rues de la ville sont déjà équipées de voies cyclables peintes, mais 80 km de nouvelles pistes séparées sont prévus pour améliorer cette situation ; de plus, circuler à vélo dans les deux sens d’une rue à sens unique est légal. Moderniser le périphérique intérieur avec une piste cyclable dédiée, séparant les cyclistes du trafic motorisé à grande vitesse, est un projet majeur dont la fin des travaux est prévue pour 2023.

Rien n’est laissé au hasard : même l’esthétique de la conception de l’infrastructure dans la ville est étudiée. Par exemple, les nouvelles voies cyclables, plutôt que d’être peintes en rouge – couleur du danger –, seront peintes en ocre, plus naturel et attirant.

Parmi les autres mesures en faveur du vélo adoptées par la ville :

●        Le système de location de vélos en libre-service Villo! : 360 stations dans la région avec 5000 vélos ; 12 millions de trajets ont été réalisés depuis son lancement en 2009

●        Un réseau croissant d’infrastructure sécurisée pour ranger son vélo dans la rue, ainsi que dans les stations de train et de métro

●        Vélos autorisés dans les transports en commun durant les heures creuses

●        Un système d’enregistrement des vélos en collaboration avec la police et le ministère de la Justice

●        Davantage de patrouilles de police à vélo

#BikeForBrussels

#BikeForBrussels, présent à la fois sur les réseaux sociaux et dans la rue au contact des habitants, appelle tous les résidents à voir le vélo comme un moyen d’améliorer la ville.

En préparation du Grand Départ du Tour de France 2019 qui aura lieu à Bruxelles le 7 juillet, l’organisation mène la campagne #tourensemble, qui se sert de l’engouement autour du Tour de France pour promouvoir le cyclisme au quotidien.

Les résidents peuvent rejoindre le projet – devenir membre d’une « équipe » de cyclistes bruxellois qui veulent transformer la ville en une capitale du vélo. Entre sorties organisées à vélo et cadeaux pour ceux qui choisissent le cyclisme, le projet est un exemple incroyable de synergie entre les événements de haut niveau et l’advocacy au quotidien.

Une vision – et une ambition

Chaque année, à la mi-septembre, l’ensemble de la capitale est fermée à la circulation automobile lors d’un Dimanche sans voiture. Les habitants se déplacent à vélo, à pied, jouent dans les rues ; voilà à quoi pourrait ressembler la ville grâce au cyclisme. La pollution de l’air est considérablement réduite sur cette seule journée, et les résidents de toutes origines et tranches d’âge peuvent se déplacer librement à vélo sur des routes fermées aux voitures.

Bruxelles fait des progrès rapides et la capitale est en voie de devenir une vraie ville de cyclisme.