Rassemblement mondial à Stockholm pour la sécurité routière

févr. 26, 2020, 08:17

Dans le monde, les accidents routiers causent plus de 1,3 million de décès chaque année. L’impact sur les jeunes est encore plus inquiétant : selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les accidents de la route sont la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes adultes (5-29 ans).

 

Comment les gouvernements peuvent-ils collaborer pour inverser cette tendance ? Cette question était le thème principal de la 3e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, organisée sous l’égide notamment de l’OMS, à Stockholm (Suède), la semaine dernière. Quelque 1’700 délégués de 140 pays y ont participé, notamment des Ministres des Transports, de la Santé et de l’Intérieur d’Etats-Membres, des hauts dirigeants des agences de l’Organisation des Nations Unies (ONU), des représentants du monde de l’industrie et de la recherche, d’institutions internationales et d’organisations non gouvernementales (ONG), dont des organisations mondiales de promotion du cyclisme et de la marche.

 

Cette conférence marquait la fin de la Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020 – une initiative de l’ONU – et le point de départ d’une collaboration internationale continue sur la sécurité routière jusqu’en 2030. La Déclaration de Stockholm – qui appelle à un nouvel objectif mondial pour réduire les accidents routiers mortels d’ici à 2030 – est le principal résultat de cette conférence ; M. Tomas Eneroth, Ministre suédois de l’Infrastructure, l’a présentée au reste des représentants. Cette déclaration fait le lien entre la sécurité routière et l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable, notamment pour l’action climatique, l’égalité des sexes, la santé et le bien-être, ainsi que pour des villes et des communautés durables.

 

Portant sur la mobilité active, la Déclaration de Stockholm prévoit « d’accélérer la transition vers des moyens de transport plus abordables, écoénergétiques, écologiques et sûrs. Elle vise également à promouvoir l’activité physique comme la marche ou le cyclisme, ainsi que leur intégration à l’utilisation des transports en commun pour créer des solutions plus durables ». Elle reflète également les 9 recommandations de l’Academic Expert Group, organisme indépendant présent à la conférence, développées pour tenter de diviser par deux les décès sur la route d’ici à 2030. Deux des neuf recommandations mettent en avant le besoin de mesures pour augmenter la mobilité active, notamment le cyclisme et la marche, tant chez les enfants que chez les adultes.

 

Un grand nombre d’événements parallèles pour la sécurité routière

De nombreux événements parallèles, présentés par des organisations participant à la conférence, ont marqué la semaine à Stockholm dédiée à la sécurité routière. Plusieurs initiatives ont également souligné le besoin de promouvoir et de renforcer la mobilité active chez les jeunes.

 

Avant le début de la conférence, la Child Health Initiative, organisme géré par la FIA Foundation, a présenté son Manifeste 2030 : des routes sûres et saines pour les enfants, la jeunesse et le climat. Ce manifeste est un appel pour que les rues urbaines soient transformées d’ici à 2030 en des espaces sûrs, accessibles et à vitesse réduite pour le trafic, où la marche et les vélos, non polluants, ont la priorité. Ce Manifeste souhaite réaliser cela en déployant le « Vaccin de la vitesse » : des trottoirs et des passages piétons sécurisés ; des voies cyclables protégées ; et des limitations de vitesse à 30 km/h au maximum dans toutes les zones où se mêlent enfants et trafic routier.

 

En outre, la 2e Assemblée mondiale de la jeunesse pour la sécurité routière s’est déroulée en amont de la 3e Conférence ministérielle mondiale. Cette Assemblée était entièrement dirigée par des jeunes et organisée par un groupe de travail composé de jeunes leaders rassemblés par l’organisation mondiale YOURS – Youth for Road Safety. Elle a rassemblé 200 de ces leaders et « agents de changement » venant de plus de 75 pays, tous sélectionnés pour leurs projets exemplaires mis en place dans des communautés. L’Assemblée a exploré la sécurité routière sous plusieurs angles et les solutions transverses pour réduire la première cause de mortalité chez les jeunes. Comme résultat tangible, ces leaders ont adopté la Déclaration mondiale des jeunes pour la sécurité routière, réclamant une action immédiate, tout en exprimant leur engagement pour atteindre les objectifs établis dans le programme mondial.

 

Avec autant d’outils en main, et de nombreuses promesses d’une collaboration renforcée entre les pouvoirs publics, le secteur privé, les ONG et les institutions du monde entier, nous ne pouvons qu’espérer voir cette Déclaration de Stockholm ouvrir la voie pour réduire les décès sur la route et, un jour, les éviter; mais, plus important encore, pour que les cyclistes et les piétons – considérés comme les usagers vulnérables de la route (ou précieux, selon les termes employés par Walk21) – soient protégés sur nos routes.