Simon Yates venge son frère Adam en remportant Tirreno-Adriatico

sept. 14, 2020, 17:24

Lors de l'édition 2019 de Tirreno-Adriatico, Adam Yates avait perdu la Maglia Azzurra pour une seconde au profit de Primož Roglič lors du contre-la-montre de San Benedetto del Tronto. Cette année, son frère Simon a résisté jusqu'au bout à Geraint Thomas après avoir pris l'avantage dans l'étape de Sassotetto. Le Polonais Rafał Majka a pris la troisième place du classement général.

 

“Je savais très bien qu'Adam avait perdu pour moins d'une seconde l'an dernier, a expliqué Simon Yates après sa victoire. J'étais un peu nerveux au départ mais je suis resté concentré et j'ai fait de mon mieux. C'est une sensation extraordinaire de remporter cette course par étapes, après La Vuelta a España en 2018. Aujourd'hui, je n'étais pas le favori, mais je me suis très bien débrouillé. Je suis vraiment content de tout le travail qu'on a fait cette semaine, l'équipe a été formidable. J'y suis allé à fond dans toutes les étapes, en essayant de faire de mon mieux chaque jour."

 

Pascal Ackermann commence avec un doublé au sprint

Disputée en septembre, une date inhabituelle pour elle, la "Course des deux mers" a également vu son format évoluer, avec une étape ajoutée au programme pour relier Lido di Camaiore, sur les rives toscanes de la mer Tyrrhénienne, aux bords de l'Adriatique, à San Benedetto del Tronto, dans les Marches, par un parcours offrant des oportunités à tous les types de coureurs. "Avec huit étapes, nous avons pu rendre la course un peu plus difficile et trouver un équilibre entre les étapes pour sprinteurs, pour puncheurs et pour grimpeurs, en plus de l'habituel contre-la-montre final", a expliqué le Directeur de la course de RCS Sport Stefano Allocchio, qui a tracé le parcours.

 

 

 

Avec des conditions bien plus clémentes en cette fin d'été qu'au mois de mars, le Tirreno-Adriatico 2020 a accueilli la plupart des coureurs qui se préparent à briller sur les routes du Giro d'Italia au mois d'octobre. La course a débuté avec un doublé spectaculaire de Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe), vainqueur au sprint des deux premières étapes. A chaque fois, le Colombien Fernando Gaviria (UAE Team Emirates) s'est incliné sur la ligne, dépassé par le jeter de vélo de l'Allemand à Lido di Camaiore (après 133 km de course) et à Follonica (201 km).

 

Michael Woods se distingue dès les premières ascensions

L'expérimenté Michael Woods (EF Pro Cycling) a ensuite pris le meilleur sur Rafał Majka (Bora-Hansgrohe) à l'issue de la 3e étape (la plus longue : 217 km entre Follonica et Saturnia) pour devenir le premier Canadien à lever les bras sur Tirreno-Adriatico, et à porter le maillot bleu de leader. Les deux hommes se sont détachés dans la deuxième ascension du Muro di Poggio Murella (avec une pente qui atteint les 2 0%), à 9 km de l'arrivée. Le Néerlandais Wilco Kelderman (Team Sunweb) a pris la 3e place, à 20''. "J'adore l'Italie. C'est un des pays où je préfère courir, s'est réjoui le Canadien. Les parcours me correspondent toujours. C'est très difficile, très exigeant, et j'aime ça."

 

 

 

Le lendemain, la première étape de montagne reliait Terni à Cascia (194 km), en passant par le Rifugio Perugia, le point le plus élevé de la course (1'521m). L'Australien Lucas Hamilton (Mitchelton-Scott) a dominé l'Italien Fausto Masnada (Deceuninck-Quick-Step) dans un sprint à deux au sommet, après avoir fait la différence à 7 km de l'arrivée. Troisième à 10'', Woods préservait son avantage au général.

 

Simon Yates s'envole vers Sassotetto

La 5e étape était également longue (202 km entre Norcia et Sassotetto) et difficile, avec notamment trois ascensions répertoriées dans les monts Sibyllins et une arrivée au sommet de la montée de Sassotetto depuis Sarnano : 14,2 km à 5,8 % de moyenne, avec une pointe à 12 %. Le Britannique Simon Yates (Mitchelton-Scott) s'est envolé dans la partie la plus difficile pour prendre 35'' à Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) et Rafał Majka (Bora-Hansgrohe). Woods a été rapidement distancé, et Yates s'est emparé de la Maglia Azzurra.

 

 

 

Les prétendants au général ont connu une journée plus tranquille entre Castelfidardo et Senigallia (175 km). Après quatre tours sur le circuit final, le Champion de Belgique Tim Merlier (Alpecin-Fenix) a signé sa première victoire dans l'UCI WorldTour en s'imposant au sprint devant Ackermann, le Danois Magnus Cort Nielsen (EF Pro Cycling) et Gaviria.

 

La 7e étape offrait un parcours excitant entre Pieve Torina et Loreto (181 km). Sur un terrain musclé, la victoire est revenue à un autre Champion National de l'équipe Alpecin-Fenix : le Néerlandais Mathieu Van der Poel, parti avec 13 autres coureurs après 50 Wkm. Dans le final, les coureurs affrontaient les "Muri" ("murs") de Recanati (la ville du poète Giacomo Leopardi), Montefano, Osimo et Loreto (avec une pente atteignant les 10 %). Matteo Fabbro (Bora-Hansgrohe) s'est isolé à l'avant à 26 km de l'arrivée, mais il a été repris et dépassé par Van der Poel et Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling) dans le final. Yates assurait sa mainmise sur le général en prenant la première place du peloton, à 10'' du vainqueur du jour.

 

La victoire finale s'est jouée dans le contre-la-montre de 10 km, avec l’arrivée traditionnelle sur le Viale Buozzi à San Benedetto del Tronto. L'Italien Filippo Ganna (Ineos Grenadiers) s'est offert la victoire et un record de vitesse sur ce parcours : 10'42'', soit une moyenne de 56,6 km/h. Le Belge Victor Campenaerts (NTT Pro Cycling) a pris la deuxième place devant l'Australien Rohan Dennis (Ineos Grenadiers). Quatrième, Geraint Thomas n'a pas pu faire aussi bien que Primož Roglič en 2019 : renverser un Yates le dernier jour. Cette fois, Simon Yates a fini à 50'' de Ganna pour ramener la Maglia Azzurra à la maison.