Vincenzo Nibali : « Tirreno-Adriatico est fondamental dans ma préparation pour le Giro »

sept. 4, 2020, 11:22

Vincenzo Nibali a opté pour un programme 100 % italien dans cette deuxième partie de saison 2020 chargée en vue de son grand objectif, le Giro d’Italia, disputé cette année en octobre. Mais avant de tenter de rapporter la Maglia Rosa chez lui pour la troisième fois de sa carrière, la star sicilienne de la Trek-Segafredo pourrait s'offrir un autre triplé sur Tirreno-Adriatico, dont il a déjà conquis le maillot bleu de leader en 2012 et 2013.

 

Nibali affrontera des adversaires redoutables, parmi lesquels Chris Froome (le seul autre coureur en activité à voir remporté les trois Grands Tours), Geraint Thomas (vainqueur du Tour de France en 2018), Jakob Fuglsang (récent vainqueur d’Il Lombardia), Simon Yates (vainqueur de La Vuelta a España en 2018) ou encore le jeune Aleksandr Vlasov (qui s’est imposé dans le Giro dell'Emilia en août). Autre double vainqueur de Tirreno-Adriatico, Nairo Quintana ne sera pas au départ puisqu’il dispute actuellement le Tour de France.

 

Un mois après votre reprise sur les Strade Bianche, comment vivez-vous cette reprise qui se déroule dans des conditions exceptionnelles ?

Vincenzo Nibali : Le mois d'août a été intense, avec des courses importantes disputées avec une chaleur inhabituelle sur des épreuves comme les Strade Bianche, Milano-Sanremo ou Il Lombardia. Si on repense à la situation du printemps dernier, c'est quand même une bonne chose d'avoir pu reprendre. L'approche a complètement changé, puisqu'il faut affronter les plus grandes courses en seulement trois mois. La reprise a été difficile, j'ai un peu souffert du manque de courses pour être à 100 % et jouer la gagne. Mon grand objectif de la saison est le Giro d'Italia, en octobre. J'ai programmé ma saison autour de ce rendez-vous.

 

Vous avez pris la 17e place lors de votre première participation à Tirreno-Adriatico, en 2007, à seulement 23 ans. Quels sont vos souvenirs de cette édition ?

V. N. : C'est un souvenir lointain, hélas. C'était beau de courir dans mon pays, l’Italie, de ressentir la chaleur du public. C'était aussi l’une de mes premières chances de me mesurer aux meilleurs coureurs du monde.

 

Tirreno-Adriatico est ensuite devenu un rendez-vous régulier pour vous. Quelle est son importance dans votre programme de 2020 dans la perspective du Giro d’Italia ?

V. N. : Pour moi, cette course a toujours constitué une étape fondamentale en vue du Giro d’Italia. C'est une répétition exigeante, à cause du climat, du parcours et de l'opposition. Cette année, en raison de l'absence d'autres épreuves par étapes, elle sera fondamentale dans ma préparation pour le Giro.

 

Viserez-vous une troisième victoire sur Tirreno-Adriatico ou aborderez-vous la course comme une préparation en vue du Giro ?

V. N. : Il est difficile de faire des prédictions cette année. Il y a trop d'inconnues auxquelles on n'a jamais fait face et, surtout, j'ai trop de peu de jours de course dans les jambes, tout en ayant fait un gros travail en stage d'entraînement. Ce sera un pas en avant dans ma préparation du Giro, mais aussi une occasion de bien faire. On vise toujours le maximum au départ. Et ensuite, jour après jour, je verrai jusqu'où je peux aller.

 

Dans quelle mesure serez-vous motivé par le fait que le Giro d'Italia débute en Sicile, où seront disputées étapes importantes avec notamment un contre-la-montre et une arrivée à l'Etna ?

V. N. : C'est clairement un endroit particulier pour moi. J'ai une relation très forte avec ma région. J'ai ressenti une très grande émotion et de la fierté à chaque fois que le Giro est passé en Sicile. Mais je dois aussi contrôler mes émotions, parce que c'est un début de Giro assez difficile. Il est vrai que le Giro dure 21 étapes et que la troisième semaine est déterminante, mais avec un départ aussi exigeant, il faudra être en forme dès le début. Je vais me défendre dans le contre-la-montre, et ensuite on affrontera l'Etna. Je connais très bien cette ascension et je sais à quel point elle peut faire mal si on n'est pas dans un bon jour.

 

Comment avez-vous géré le confinement et qu'en retirez-vous ?

V. N. : Ces mois ont été difficiles, et tout le monde a dû s'adapter à une nouvelle vie quotidienne. En tant que sportif, c'est une période que je n'aurais jamais imaginé traverser : un printemps sans course, où on s'entraîne juste pour rester en forme, je n'avais jamais rien vécu de tel. En tant qu'homme, ça m'a permis de partager plus de bons moments avec ma famille. Notre métier nous amène à rester longtemps loin de chez nous, alors pouvoir passer du temps avec ma femme et ma fille, c'était précieux. Je retiens que la vie peut complètement basculer d'un moment à l'autre.


L'édition 2020 de « La corsa dei due mari », la « course des deux mers », est allongée d'une journée par rapport à son programme traditionnel. Elle se composera de huit étapes (du 7 au 14 septembre) et s’élancera de Lido di Camaiore, sur les rives toscanes de la mer Tyrrhénienne, jusqu'aux bords de l'Adriatique, à San Benedetto del Tronto, dans les Marches.