Amstel Gold Race : Lippert et Schachmann portent les ambitions allemandes

avr. 15, 2021, 14:58

Les routes tortueuses de l'Amstel Gold Race et ses côtes ardennaises ont souvent consacré des héros du cru, mais des stars allemandes ont également su s'y illustrer. Cela pourrait être le cas cette année avec une nouvelle génération de talents qui se présente sur les Classiques avec de grandes ambitions, à l’image de Liane Lippert (Team DSM), prête à passer un nouveau cap après une belle campagne ardennaise à l'automne dernier, et de Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe), déjà placé dans le top 5 de l'Amstel Gold Race, de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège.


Tous deux se dirigent vers le Limbourg, où ils affronteront dimanche un circuit inédit pour l'Amstel Gold Race et l'Amstel Gold Race Ladies Edition : une boucle de 16,9 km à travers Valkenburg et Maastricht, qui empruntera le Geulhemmerberg, le Bemelerberg et le Cauberg. Le parcours est semblable à ceux des Championnats du Monde Route UCI 1998 et 2012, tous deux organisés à Valkenburg. Pour l’anecdote, on se souviendra que lors des Mondiaux UCI 2012, Schachmann avait obtenu la médaille de bronze du contre-la-montre individuel chez les Juniors.


« Lippy » et le peloton féminin s'élanceront les premiers, dimanche à 8 h 30, pour se disputer la victoire dans la matinée sur une distance totale de 116,3 km avec une arrivée prévue aux alentours de midi. Place ensuite à « Max » et au peloton masculin, au sein duquel il s'agira de succéder à Mathieu Van der Poel après 233,6 km de course.


Les organisateurs ont dessiné ces nouveaux parcours pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Ils sont parvenus à préserver l'essence de l'Amstel Gold Race avec un circuit difficile et des bergs emblématiques pour faire la différence. Tout ce que Lippert aime.


Lippert, la jeune experte

« Les montées de la région sont très explosives et correspondent bien à mon style, surtout sur l'Amstel Gold Race, a expliqué la jeune Allemande en vue du festival du punch organisé de Maastricht à Liège, en passant par Huy. Je connais très bien ces routes parce qu'elles font partie de nos routes d'entraînement près du Keep Challenging Center, à Sittard, alors j'attends cette course tout particulièrement. »

A 23 ans, la vainqueure du classement des jeunes de l'UCI Women's WorldTour 2020 (grâce notamment à sa victoire sur la Cadel Evans Great Ocean Road Race, en Australie, et à une 5e place sur la course en ligne des Championnats du Monde Route UCI) partage sa vie entre le centre d'entraînement du Team DSM aux Pays-Bas et ses terres natales, dans le sud de l'Allemagne, à portée des sommets suisses et autrichiens. Elle a participé une fois à l'Amstel Gold Race, en 2019, sans toutefois terminer la course, lorsqu’elle était âgée de 21 ans. Elle était alors déjà une championne en puissance et n’a cessé de grimper les échelons depuis lors.


L'automne dernier, après avoir signé la meilleure performance allemande dans les courses en ligne à Imola, elle a fini 8e sur le Mur de Huy et 10e quelques jours plus tard à Liège, devancée par des rivales plus expérimentées, à l'exception de sa coéquipière française Juliette Labous, également attendue au départ dimanche. Ce duo avait déjà tout pour faire des merveilles sur les routes néerlandaises à l'automne dernier, avant que la situation épidémique ne les en empêche. Nul doute qu'elles sont prêtes pour le retour du cyclisme au Limbourg.


Schachmann : « La forme est toujours très bonne »


Maximilian Schachmann s'avance également vers l'Amstel Gold Race et les Classiques ardennaises avec de belles ambitions. A 27 ans, il a remporté Paris-Nice pour la deuxième année consécutive, et son palmarès montre qu'il figure parmi les coureurs les plus efficaces quand le terrain devient exigeant : victoires d'étape sur le Giro d’Italia, l'Itzulia Basque country et la Volta Ciclista a Catalunya, et podium sur Liège-Bastogne-Liège il y a deux ans.


Au printemps 2019, il avait également fini 5e d'une édition extraordinaire de l'Amstel Gold Race et encore 5e sur le Mur de Huy. Maintenant qu'il a ramené l'Allemagne sur le devant de la scène dans les Classiques pour puncheurs masculines – comme Hanka Kupfernagel, Trixi Worrack et Judith Arndt chez les femmes en leur temps –, Schachmann pourrait devenir le premier vainqueur à Liège depuis que l'emblématique Dietrich Thurau s'est imposé en 1979. Hermann Buse est l'autre Allemand au palmarès de la Doyenne ; c’était en 1930.


« Je veux être au sommet de ma forme pour les Classiques », soulignait Schachmann au moment de s'imposer sur Paris-Nice. Une semaine plus tard, il était satisfait de ses sensations sur le premier Monument de la saison, Milano-Sanremo (14e) : « Ma forme est au niveau attendu. Je suis donc content de la façon dont la journée s'est passée, même si le résultat ne reflète pas vraiment mes sensations pendant la course. » Un top 10 sur la 2e étape de l'Itzulia Basque Country a confirmé que « la forme est toujours très bonne ».


Les collines qui s'étendent devant eux, aux Pays-Bas puis en Belgique, offrent sans doute à Liane Lippert et Maximilian Schachmann le terrain de jeu idéal pour traduire leur excellente condition en résultats de premier plan.