Eschborn-Frankfurt : le spécialiste, c’est Alexander Kristoff

Alexander Kristoff est invaincu à Eschborn-Frankfurt depuis 2014. Avec quatre victoires, le Norvégien est le recordman du palmarès du premier évènement UCI WorldTour de l’année en Allemagne, qui se déroule systématiquement le 1er mai depuis 1962.

Le premier vainqueur fut le Belge Armand Desmet. Longtemps, la course a été connue sous le nom de Grand Prix de Francfort, ou encore Henninger Turm, du nom de la brasserie qui l’a créée et sponsorisée durant l’essentiel de son existence. Les Belges ont été plus nombreux les Allemands à la remporter : dix-sept, contre douze aux ressortissants du pays hôte, suivis par les Italiens qui comptent sept victoires.

Le vainqueur le plus prestigieux demeure Eddy Merckx (1971), mais le palmarès compte dans sa première partie d’autres Champions du Monde UCI sur route : Jean Stablinski (1965), Rudi Altig (1970), Freddy Maertens (1976) et Gerrie Knetemann (1977). Ensuite, des hommes comme Phil Anderson (1984 et 1985), Rolf Sørensen (1993), Michele Bartoli (1997) et Erik Zabel (1999, 2002 et 2005) ont assuré la renommée internationale de l’épreuve.

Il n’est pas commun de voir la Norvège au quatrième rang des nations victorieuses d’une compétition cycliste, mais si Dag-Otto Lauritzen, une star de la télévision nationale désormais, l’a emporté en 1987, elle doit à Alexander Kristoff de figurer si haut dans le tableau. Le coureur de Stavanger s’est en effet imposé au terme des quatre dernières éditions, en 2014, 2016, 2017 et 2018. La course avait été annulée au dernier moment en 2015 en raison d’une menace d’attentat terroriste finalement déjoué.

« C’est toujours un plaisir pour moi de courir à Francfort », reconnaît le Scandinave, qui a découvert en 2012 (6e) le parcours menant aux côtes environnantes de Taunus. Et il n’y est retourné que pour s’imposer quatre fois d’affilée, toujours au sprint, même si, certaines années il s’est agi de devancer un peloton réduit par la difficulté du tracé. D’ordinaire, c’est sa course de reprise après une coupure suivant Paris-Roubaix. Cette année, il sort d’une belle campagne printanière dans les Flandres : vainqueur de Gend-Wevelgem in Flanders Fields et troisième du Tour des Flandres.

« Quatre victoires de suite font de cette course un rendez-vous particulier pour moi, confie le coureur d’UAE Team Emirates. J’en garde beaucoup de bons souvenirs qui s’additionnent au fil des années. Je crois que j’arrive à être compétitif chaque fois sur cette épreuve en raison de l’intensité de la course précédant le sprint. Il n’y en a pas de plus adaptée à mes caractéristiques. »

La direction de son équipe lui a assigné l’Italien Roberto Ferrari comme lanceur, tandis que ses compatriotes Sven-Erik Bystrøm et Vegard Stake Laengen sont désignés pour s’assurer que la course arrive une nouvelle fois au sprint. Son record de victoires à Francfort n’est pas menacé cette année. Un seul autre ancien vainqueur s’aligne au départ : John Degenkolb. Le coureur de Trek-Segafredo est pleinement impliqué dans le plan de relance du cyclisme professionnel allemand, comme l’est Eschborn-Frankfurt, la vitrine des dix-sept courses organisées le même jour au même endroit, pour toutes les catégories de cyclistes, depuis sa promotion au calendrier UCI WorldTour et son acquisition en 2017 par ASO dans un mouvement qui englobe aussi la renaissance du Tour d’Allemagne, l’an passé au mois d’août.

Michael Matthews (Team Sunweb), dauphin de Kristoff l’année dernière, le Champion d’Allemagne Pascal Ackermann (BORA-hansgrohe), la légende nationale du sprint André Greipel (Arkea-Samsic), le deuxième de Paris-Roubaix Nils Politt (Team Katusha Alpecin), le grand espoir Phil Bauhaus (Bahrain-Merida), le Sud-Africain Ryan Gibbons (Team Dimension Data) et le Kazakh Evgeniy Gidich (Astana Pro Team), tout juste couronné Champion d’Asie, sont candidats pour mettre un terme à l’invincibilité du Norvégien.