Alejandro Valverde et Anna Van der Breggen, les Champions du Monde UCI sur route en titre, ont en commun d’avoir remporté La Flèche Wallonne au sommet du Mur de Huy à de multiples reprises.
Valverde reconnaît qu’il a eu la chance de voir le début de sa carrière coïncider avec le moment où les arrivées en bosse, là où s’expriment le mieux ses qualités intrinsèques, sont devenues à la mode. Le « Chemin des Chapelles » – le vrai nom de la route qui mène du centre de Huy, en bord de Meuse, au sommet de la butte – sied parfaitement au champion espagnol avec ses 26 % de pente maximale pour une montée de 1,3 km à 9 % de moyenne. Depuis 1985, il sert de juge de paix à l’épreuve créée en 1936, si bien qu’Eddy Merckx, par exemple, n’a pas remporté là ses trois Flèche Wallonne, la première en 1967, deux ans après que cette course eut marqué ses débuts chez les pros, ponctués d’une attaque et d’un abandon.
Le dernier coureur à s’être imposé au sommet du Mur de Huy au terme d’une échappée et non d’un sprint en côte est Igor Astarloa en 2003. Depuis lors, deux hommes ont remporté plus de la moitié des victoires : Davide Rebellin (2004, 2007 et 2009) et Alejandro Valverde (2006, 2014, 2015, 2016 et 2017).
« Je crois bien que le Mur de Huy est la côte qui correspond le mieux à mes caractéristiques, admet le Murcien. Si je suis bien placé aux avant-postes aux 200 mètres, c’est dur de me battre. Mais au fil des années, je rencontre toujours des adversaires coriaces, comme Rebellin et Philippe Gilbert par le passé ; et quand j’ai découvert Julian Alaphilippe en 2015, j’ai compris qu’il allait me donner du fil à retordre. »
Le plus mauvais résultat de Valverde à Huy est une 46e place en 2012. Il y avait également terminé 40e en 2005, pour ses débuts, quand il éprouvait encore des difficultés de placement dans les Classiques ardennaises. Mais Alaphilippe n’a lui jamais terminé au-delà de la 2e place à La Flèche Wallonne : dauphin de Valverde en 2015 et 2016, absent pour cause de blessure au genou en 2017, il a dominé le maître l’an passé. L’Espagnol, qui fêtera son 39e anniversaire entre La Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, n’a, à la différence des années précédentes, remporté qu’une course depuis l’acquisition de son titre de Champion du Monde UCI de la course en ligne en septembre dernier en Autriche : la troisième étape de l’UAE Tour, au sommet de Jebel Hafeet. Ses places de 7e à Milano-San Remo et 8e au Tour des Flandres indiquent toutefois qu’il reste compétitif dans les plus grandes Classiques.
De fait, les deux Champions du Monde UCI pourraient bien s’imposer le même jour au sommet du Mur de Huy. Anna Van der Breggen est en effet candidate pour égaler Alejandro Valverde et sa compatriote Marianne Vos (victorieuse en 2007, 2008, 2009, 2011 et 2013), les détenteurs du record du nombre de victoires dans La Flèche Wallonne. Mais si elle y parvenait cette année, elle deviendrait l’unique athlète lauréat cinq fois d’affilée, hommes et femmes confondus.
« Je ne suis pas vraiment une chasseuse de records, modère la Néerlandaise. Je prends simplement le départ de chaque course avec l’idée de la gagner, quels que soient l’historique de l’épreuve et les adversaires du jour. J’aimerais remporter de nouveau La Flèche Wallonne, mais je serais tout aussi heureuse si l’une de mes coéquipières s’imposait. »
Son équipe Boels Dolmans Cycling team aligne pour l’occasion la Danoise Annika Langvad, 2e des Strade Bianche et 4e de l’Amstel Gold Race, et la Néerlandaise Jip Van den Bos, lauréate du Samyn des Dames.
Anna Van den Breggen est la seule femme à avoir réalisé le triplé Amstel Gold Race-Flèche Wallonne-Liège-Bastogne-Liège (en 2017). Elle vient de terminer 13e de l’Amstel Gold Race remportée par la Polonaise Kasia Niewiadoma, ce qui représente une performance bien supérieure à la 38e place qui avait précédé ses victoires à La Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège l’an passé.
Les temps forts de la course en 2018 :