Championnats du Monde Route UCI : chez les Juniors, le King c'est Quinn

Dans la foulée de sa victoire au Keizer der Juniores, épreuve internationale par étapes allemande, Quinn Simmons a prouvé qu'il était le roi de sa catégorie en succédant au Belge Remco Evenepoel. Il est le troisième Américain Champion du Monde Juniors UCI sur route après Greg LeMond en 1979 et Jeff Evanshine en 1991.

Les Etats-Unis sont devenus la première nation à remporter deux titres mondiaux UCI dans le Yorkshire. Après Chloé Dygert dans le contre-la-montre individuel féminin Elite, Quinn Simmons s’est offert la médaille d’or de la course en ligne des Juniors au prix d’un raid solitaire de 33,5 kilomètres. Mais son triomphe a également couronné un grand travail d’équipe par lequel ses compatriotes ont contrôlé la situation derrière lui et ont été récompensés par une deuxième médaille, le bronze revenant Magnus Sheffield tandis que l’Italien Alesso Martinelli sôffrait une place sur le podium au terme d’une course-poursuite de 19 km derrière l’homme seul en tête.

« J’avais les yeux rivés sur cette course depuis le mois de novembre de l’an passé, a déclaré Simmons à sa descente de vélo. Par conséquent ça fait du bien de transformer le rêve en réalité. Je ne dirais pas que je savais à l’avance que je gagnerais, mais je sentais bien ce parcours et nous avions une très forte équipe. Avant tout, je veux remercier grandement tous les gars. Ils n’ont pas quitté la tête de course pour ainsi dire à partir du kilomètre 0. Magnus m’a parfaitement mis sur orbite, et comme j’apprends qu’il a sprinté pour la troisième place, c’est une journée parfaite pour les Etats-Unis.

« On se savait pas précisément où on allait attaquer, mais on savait que ce serait soit moi soit Magnus sur la partie en circuit, a-t-il enchaîné. Je me suis lancé là. J’ai peut-être attaqué un peu plus tôt que prévu, mais ça semblait être l’option gagnante. Lundi, contre la montre, je n’avais pas les jambes que je voulais avoir. Après cela, j’ai donc abordé la course en ligne avec un surplus de motivation. J’avais certainement quelque chose à prouver et je crois que je l’ai fait. Ça fait vraiment du bien d’y arriver. »

Quatrième des Championnat du Monde UCI contre la montre, devancé par l’Italien Antonio Tiberi, le Néerlandais Enzo Leijnse et l’Allemand Marco Brenner, tous les trois également impliqués dans le final de la course en ligne une fois le peloton sérieusement rétréci par la difficulté augmentée par des conditions pluvieuses avant l’éclaircie fort bienvenue, Quinn Simmons a démontré qu’il était bien un spécialiste de l’effort solitaire.

A la différence de sa compatriote Chloé Dygert, il était attendu par les Européens pour avoir été particulièrement performant sur le vieux continent toute la saison : vainqueur de Gand-Wevelgem en mars, du classement général du SPIE Internationale Juniorendriedaagse aux Pays-Bas en mai, du classement par points du Tour du Pays de Vaud en Suisse en juin et du classement général du GP Rüebiland, en Suisse également, en août, avant le Keizer der Juniores. Dans l’intervalle, il est devenu Champion des Etats-Unis du contre-la-montre individuel.

Avant de franchir la ligne d’arrivée de Harrogate, Quinn Simmons, qui totalise douze victoires au cours de la saison 2019, s’est emparé d’un drapeau américain pour ajouter une touche personnelle à la manifestation de sa joie. Il a pu savourer pleinement sa victoire après s’être assuré qu’Alessio Martinelli ne représentait plus un danger pour lui. De fait, chronométré à la cloche avec un débours de 35 secondes, l’Italien s’est présenté avec, au final, près d’une minute de retard, avant que Magnus Sheffield ne prive, au sprint, Enzo Leinjse de la troisième place.

Avant de trouver la gloire en cyclisme, Quinn Simmons avait déjà été couronné Champion du Monde, mais en ski-alpinisme ! Il vient de Durango, dans les montagnes du Colorado. C’est un haut-lieu du mountain bike, où Ned Overend a donné son essor à la discipline dans les années 80. Récent vainqueur sur La Vuelta a España au sanctuaire de l’Acebo, Sepp Kuss (Jumbo-Visma) vient lui aussi de Durango où la tradition du cyclisme se perpétue et se conjugue naturellement avec diverses formes de ski pendant l’intersaison.