Comment pédaler chez soi dans les meilleures conditions ?

Le cyclisme sur home trainer a connu un engouement sans précédent en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19 liée au nouveau coronavirus (SARS-CoV-2). Confinés à domicile, de nombreux coureurs et coureuses professionnels se sont entraînés en intérieur pour s’assurer de reprendre la compétition dans la meilleure forme possible dès la reprise de la saison. Les amateurs ont également pris le pli et ont pu s'inspirer des conseils de leurs héros sur les réseaux sociaux pour installer dans leur salon, leur chambre d'amis ou leur garage le dispositif de cyclisme d’intérieur idéal.

Maintenant que de nombreux pays ont assoupli les mesures de confinement et qu’il est à nouveau possible de rouler à l’extérieur, beaucoup de cyclistes ont découvert que le home trainer constitue une alternative pratique et viable qui peut les aider à garder la forme lorsque le mauvais temps, la nuit ou le manque de temps les décourage de sortir avec leur vélo.

Le confort du cycliste est un point primordial. Il doit pouvoir s'entraîner dans un environnement qui favorise la concentration et l’efficacité, et bénéficie d’une bonne ventilation. Il faut donc choisir un coin de la maison où l’on se sentira à l'aise pour pédaler potentiellement pendant des heures, par exemple près d'une fenêtre pour profiter de la lumière naturelle et d'une vue plus agréable que celle offerte par un mur ou le sol. Mais il faut également éviter les distractions superflues qui détourneraient de la performance.

Le choix dépend des individus. Greg Van Avermaet (CCC Team) était installé dans une pièce toute simple, protégée du soleil, lorsqu'il a remporté le Tour des Flandres virtuel. Son dauphin Oliver Naesen (AG2R La Mondiale) semblait rouler dans un bunker. Au contraire, Zdeněk Štybar (Deceuninck-Quick Step), 10e de la course, s'était installé sur un large balcon pour profiter de la vue sur la campagne environnante.

L’un des éléments les plus importants pour « rouler » en intérieur est également l'un des moins chers : le tapis placé sous le vélo. Il évite les glissades et améliore la stabilité tout en protégeant le sol de la sueur abondante générée par l’exercice, de la saleté et des rayures. Il réduit en outre le bruit et les vibrations provoqués par le home trainer. C'est un élément indispensable, surtout pour ceux qui vivent en appartement, où le respect des voisins est fondamental.

Sans la ventilation naturelle qui accompagne le coureur lorsqu'il pédale sur la route, la température corporelle va augmenter de façon significative. Un ventilateur (voire plus) est donc appréciable pour éviter la surchauffe. Les options les meilleur marché comme les ventilateurs standards peuvent faire l'affaire, comme chez Mike Teunissen (Team Jumbo-Visma). On trouve également des modèles développés spécifiquement pour la pratique du cyclisme en intérieur.

Il existe des vélos d'appartement avec un écran intégré, mais la très grande majorité des cyclistes utilisent un ordinateur relié à un écran, un ordinateur portable, un smartphone ou une tablette pour observer leurs données en temps réel et, éventuellement, se mettre dans la peau d'un coureur virtuel. Pour éviter les douleurs et inflammations musculaires au niveau du dos et de la nuque, l’écran doit être placé de tel sorte que la position de l’athlète soit la même que celle qu’il adopterait sur la route. Un support pour téléphone à fixer au niveau du guidon est une solution bon marché assez répandue.

Il est également important d'avoir un support à portée de main pour la boisson, la nourriture et d'autres accessoires comme une serviette pour éponger la sueur. Des marques comme Wahoo et Tacx ont développé des supports dédiés au cyclisme en intérieur. Il est également possible d'utiliser une petite table ou autre support adapté. Des écouteurs sans fil sont également utiles, pour écouter de la musique, des podcasts ou permettre une interaction vocale avec l’application utilisée. Il vaut mieux éviter les périphériques reliés par fil qui pourraient s’avérer inconfortables et pourraient s’accrocher aux vêtements, au bidon, aux mains ou au guidon.

Une fois son espace bien établi, on peut se concentrer sur l’installation du vélo. Un support de roue avant est une option peu onéreuse et populaire. Il permet de compenser la surélévation de la roue arrière pour éviter des sensations désagréables et un poids additionnel sur les mains et les poignets. Les modèles les plus élaborés, tel que l'Elite Sterzo, permettent en plus de simuler les virages avec les applications appropriées pour une expérience encore plus immersive.

Nous avons expliqué en détail les différences existant entre les home trainers traditionnels et intelligents (« smart »), ainsi que les principales applications du marché. Au sportif d’opter pour un équipement relativement simple ou un système offrant plus de réalisme.

Les courses virtuelles retransmises en direct, à la télévision et sur les réseaux sociaux, ont permis de voir comment les professionnels du cyclisme travaillent depuis chez eux.

Par exemple, les coureurs de Deceuninck - Quick Step Zdeněk Štybar, Remco Evenepoel et Yves Lampaert ont roulé avec le Tacx Neo Smart Turbo Trainer, comme Alberto Bettiol (EF Pro Cycling), Thomas De Gendt (Lotto Soudal) et Mike Teunissen (Team Jumbo-Visma), tandis que Tim Wellens (Lotto Soudal) courait avec un Tacx Neo 2T. Greg Van Avermaet (CCC Team), Oliver Naesen (AG2R La Mondiale) et Nicolas Roche (Team Sunweb) ont montré les capacités du Elite Direto X, et Jasper Stuyven (Trek–Segafredo) évoluait avec son Saris H3. Enfin, Chris Froome (Team Ineos) a fait sensation avec sa « pain cave » (« cave de souffrance ») et son KikR.

Vous retrouverez les conseils de trois experts dans notre article « Le secret de l’entraînement en intérieur, c'est la qualité ».