D’hoore et Pedersen remportent leur premier Gent-Wevelgem in Flanders Field

Jolien D’hoore (Boels Dolmans Cyclingteam) et Mads Pedersen (Trek-Segafredo) se sont imposés ce dimanche sur Gent-Wevelgmen in Flanders Field. Pour la Belge comme pour le Danois, il s’agissait de leur première victoire dans cette Classique. Les deux courses ont connu un scénario similaire avec un sprint disputé dans un petit groupe de favoris.

« Je suis vraiment super contente, l’équipe a parfaitement travaillé aujourd’hui. Je suis tellement contente de gagner dans cette saison très spéciale. C’est un peu bizarre mais gagner, c’est toujours agréable et ça soulage », a réagi D’hoore, deuxième de l’épreuve en 2017 et 2018, finalement vainqueure devant sa compatriote Lotte Kopecky (Team Lotto–Soudal Ladies) et l’Allemande Lisa Brennauer (Ceratizit – WNT Pro Cycling).

Dans la 82e édition masculine, c’est Mads Pedersen (Trek-Segafredo) qui a signé le coup parfait. Le Champion du Monde UCI 2019 a battu dans un sprint à quatre le Français Florian Sénéchal (Deceuninck-Quick-Step) ainsi que les Italiens Alberto Bettiol (EF Pro Cycling) et Matteo Trentin (CCC).

« J'espérais que Van Aert et Van der Poel allaient se rapprocher de Trentin, Bettiol et Sénéchal, mais ils ne l'ont pas fait. Alors j'ai sauté dans les roues et j'ai pu sprinter. C'était une situation parfaite pour moi car j'aime faire de longs sprints. Aujourd’hui c’était assez dur avec la pluie et le froid, mais ce temps me convient. Cette victoire est sur la liste des plus grandes victoires pour moi, je suis très heureux », a déclaré Pedersen.

La course féminine, longue de 141 kilomètres, s’est disputée sans l’équipe Alé BTC Ljubljana après le test positif au Covid-19 d’une de leurs coureuses. La tenante du titre Kirsten Wild n’a pas pu prendre le départ non plus : « Malheureusement, je ne peux pas défendre mon titre sur Gent-Wevelgem ayant été testée positive au Covid-19 vendredi », a-t-elle déclaré.

L'Américaine Emily Newsom (Tibco - Silicon Valley Bank) a été la première à attaquer après seulement deux kilomètres. Plusieurs autres courageuses ont tenté de l’imiter comme la Néerlandaise et Championne du Monde Juniors UCI 2018 du contre-la-montre individuel Rozemarijn Ammerlaan (NXTG Racing). Après 95 km, la première échappée sérieuse était composée de la Britannique Lucy van der Haar (Team Hitec Products - Birk Sport), la Néerlandaise Cathalijne Hoolwerf (NXTG Racing), l’Australienne Shannon Malseed (Tibco-Silicon Valley Bank) et deux coureuses du Team Rally Cycling, l’Américaine Leigh Ann Ganzar et la Canadienne Sara Poidevin. Mais avec seulement quelques secondes d’avance sur le peloton, l’échappée n’a pas eu le droit d’y croire et a été reprise dès la première ascension de la journée située à 80 km de l’arrivée.

Personne n’a attaqué dans les ascensions du Vidaigneberg, du Baneberg, du Monteberg et enfin dans le très attendu Kemmelberg. La sélection s’est donc opérée par l’arrière. Des chutes ont impliqué l’Italienne Elisa Longo-Borghini (Trek-Segafredo), Arlenis Sierra (Astana Women's Team) et Liane Lippert (Team Sunweb), et il ne restait plus que quinze femmes dans la deuxième ascension du Kemmelberg située à 35 km de l’arrivée. Un groupe qui s’est ensuite réduit à onze unités dans la descente, avec notamment la Britannique Lizzie Deignan (Trek-Segafredo), dernière vainqueure de Liège-Bastogne-Liège accompagnée par ses coéquipières Longo Borghini et Van Dijk, la Belge Jolien D’hoore et l’Allemande Lisa Brennauer.

Dans une poursuite haletante, le peloton réduisait l’écart pour revenir à seulement 12 secondes de la tête de course alors qu’il ne restait plus que 5 kilomètres à parcourir. Mais le gros du peloton n’est jamais parvenu à faire la jonction avec le groupe de tête. Dans un sprint disputé à grande vitesse, c’est la Belge Jolien D’hoore qui a pris le dessus sur Lotte Kopecky, sa compatriote, et Lisa Brennauer.

Deux coureurs belges ont été contraints de regarder cette édition de Gent-Wevelgem devant leur poste de télévision. Positif au Covid-19, Jan Bakelants (Wanty-Group Gobert) a mis un terme à sa saison. Négatif mais cas contact de Bakelants après avoir disputé la Flèche Brabançonne, Tiesj Benoot (Team Sunweb) a dû lui aussi déclarer forfait. Un coup dur pour l’équipe Sunweb.

Sept coureurs se sont échappés dans les premiers kilomètres : les Français Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale) et Julien Morice (B&B Hôtels), les Italiens Alexander Konychev (Mitchelton-Scott) et Leonardo Basso (Ineos Grenadiers), les Belges Kenny Molly (Bingoal) et Gilles De Wilde (Sport Vlaanderen-Baloise) et, à la surprise générale, le Britannique et Champion du Monde UCI 2011 Mark Cavendish (Bahrain-McLaren).

Le peloton a laissé aux sept hommes de tête une avance maximale de 7 minutes à 105 km de l’arrivée, avant que le Champion du Monde UCI 2014 Michal Kwiatkowski ne mette en route pour la formation Ineos Grenadiers dans le Kemmelberg. Le peloton s’est scindé en deux à 85 kilomètres de l’arrivée, et le premier groupe, composé d’une quarantaine de coureurs, ne comptait plus qu’une petite minute de retard sur l’échappée, sous l’impulsion de Kwiatkowski. Le Néerlandais Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix), récent vainqueur du BinckBanck Tour, a impressionné tout le monde en plaçant une accélération qui a fait éclater le groupe des favoris juste avant de reprendre les échappés à 70 km de l’arrivée. Les attaques ont ensuite fusé de toutes parts.

Le Britannique Luke Rowe (Ineos Grenadiers) a pu s’accrocher au groupe de tête contrairement à Van der Poel et Wout van Aert (Team Jumbo-Visma), restés en retrait avant de faire l’effort dans la deuxième puis la troisième ascension du Kemmelberg pour revenir à l’avant. Quinze coureurs se sont isolés en tête de la course à 35 km de l’arrivée, dont Mads Pedersen, le vainqueur du Tour des Flandres 2019 Alberto Bettiol, Matteo Trentin, le vainqueur de Milano-Sanremo et de Paris-Roubaix en 2015 John Degenkolb (Lotto Soudal) et Florian Sénéchal.

Le coureur suisse Stefan Küng (Groupama-FDJ) a tenté une nouvelle offensive peu après la jonction. Un coup d’épée dans l’eau pour Küng, repris à 25 kilomètres de l’arrivée. Il ne restait alors plus que neuf hommes en tête dans le final de cette édition. Trentin, Bettiol et Sénéchal ont creusé un léger écart à deux kilomètres de l’arrivée. Pedersen a attendu le bon moment pour produire son effort et reprendre le trio dans le dernier kilomètre. Le Danois a ensuite fait parler sa pointe de vitesse pour remporter le sprint. Un choix tactique parfait pour Pedersen qui remporte la plus belle Classique de sa carrière.