Le Centre Mondial du Cyclisme UCI aide les athlètes à Imola

L'une des particularités des Championnats du Monde Route UCI réside dans le fait que les coureurs y représentent leur pays et non pas l’équipe dans laquelle ils ont signé.

Pendant cet événement, les athlètes délaissent leur formation habituelle pour défendre leurs couleurs nationales et retrouvent le logement de leur pays aux côtés de leurs compatriotes, entraîneurs, staff médical et mécaniciens.

Mais cette année, à Bagnacavallo, petit village italien situé à 25 km d’Imola – où se sont déroulés les Championnats du Monde Route UCI 2020 –, quatre hommes et trois femmes originaires de six pays ont partagé le même logement et staff d’équipe.

Représentant la Syrie, l’Erythrée, l’Azerbaïdjan, l’Ethiopie, la Barbade et le Chili, les athlètes ont été logés par le Centre Mondial du Cyclisme (CMC) UCI, qui a mis à disposition des infrastructures pour ces coureurs qualifiés dont les Fédérations Nationales ne pouvaient pas se déplacer à Imola.

Les trois femmes en question – Eyeru Gebru (Ethiopie), Amber Joseph (Barbade) et Catalina Soto Campos (Chili) – font toutes partie de la WCC Team, une Equipe Continentale Femmes UCI qui vit et s’entraîne à Aigle, en Suisse. Sur les quatre hommes logés dans la maison du CMC pendant les Mondiaux UCI, l’un – Merhawi Kudus – est un ancien stagiaire du CMC UCI. Son compatriote érythréen Amanuel Ghebreigzabhier, l’Azéri Elchin Asadov et le Syrien Wais Ahmad Badreddin ont bénéficié de la structure de l’UCI pour la première fois.

Jean-Jacques Henry, Coordinateur de Projet Détection et Education au CMC UCI, explique : « Chaque année , nous louons des infrastructures à nos stagiaires du CMC UCI pour les Championnats du Monde Route UCI, et ce depuis 2014 à Ponferrada (Espagne). Mais cette année (en raison de la pandémie de coronavirus), certaines Fédérations Nationales n’ont pas pu faire le déplacement en Italie, c’est pourquoi le staff du CMC a décidé de tendre la main à ces athlètes, même s’ils ne faisaient pas partie de notre programme d’entraînement du CMC. »

Les sept athlètes ont été accompagnés par le personnel du CMC UCI, à savoir deux Directeurs sportifs/entraîneurs, deux mécaniciens, deux soigneurs et un cuisinier. Ils ont pu faire une reconnaissance du parcours, bénéficier d'un briefing d'avant-course, et disposer d’une voiture dans l’échelon course et de personnel aux zones de ravitaillement.

« Sans le CMC UCI, ils auraient pu prendre part à l’événement, mais dans un contexte très différent, sans aucune aide », observe Jean-Jacques Henry, qui ajoute que l’ambiance entre les athlètes dans le logement « de l'équipe » était excellente, même s’ils couraient pour différents pays.

« Vous partagez tant en cyclisme, et dans les moments difficiles – comme se faire distancer en montée – vous faites preuve de solidarité. Il n’y avait absolument aucune animosité. »

En outre, pour Elchin Asadov et Wais Ahmad Badreddin, ce regroupement inattendu a été l’occasion d’heureuses retrouvailles : les deux hommes étaient dans la même équipe en 2019.

A Imola, les sept athlètes ont couru aussi bien que faire se peut étant donné le manque de compétition cette année et ressortent grandis de cette expérience pour le reste de la saison.

Pour les trois femmes, la fin de ces Mondiaux UCI marque le retour au CMC UCI et vers leurs coéquipières à Aigle avant de regagner leurs pays respectifs pour la pause hivernale. Ghebreigzabhier a rejoint NTT Pro Cycling Team pour le Giro d’Italia, Merhawi s’attaquera aux Classiques avec Astana Pro Team, et Asadov rejoint l’Equipe Continentale UCI Team Bahrain Cycling Academy. Quant à Wais Ahmad Badreddin, il est très motivé par les Jeux Olympiques de Tokyo l’année prochaine, six ans après avoir réalisé un périple éreintant en voiture et en bateau entre Damas et Lausanne, en passant par le Liban, la Turquie et la Grèce : il fait en effet partie des 50 athlètes, toutes disciplines olympiques confondues, à bénéficier d’une bourse pour les réfugiés accordée par le Comité International Olympique (CIO).

Vincent Jacquet, Directeur des Relations Internationales, du Développement et du CMC UCI, explique que l’initiative du CMC UCI visant à aider les athlètes aux Championnats du Monde Route UCI s’inscrit dans le cadre du travail effectué toute l’année par le Centre Mondial du Cyclisme UCI : « Notre centre d’entraînement de haut niveau accueille quelque 100 athlètes par an dans les disciplines olympiques de la route, de la piste, du mountain bike et du BMX Racing. La majorité de ces jeunes talents, femmes et hommes, viennent de pays dont les Fédérations ne disposent pas des ressources nécessaires pour les aider à atteindre le plus haut niveau de compétition.

« Si certains de nos stagiaires résidents ont pu rejoindre leur délégation nationale à Imola, d’autres athlètes risquaient de se retrouver sans soutien. En leur donnant accès à nos infrastructures et à notre staff professionnel, ils ont pu prendre part aux Championnats du Monde Route UCI dans les meilleures conditions. »