Pedersen : « Les Classiques seront mon grand objectif »

A seulement 24 ans, Mads Pedersen (Trek-Segafredo) a déjà été le protagoniste principal de quelques moments qui resteront dans les annales du cyclisme. Le printemps 2018 l'a vu devenir le plus jeune coureur des 40 dernières années à monter sur le podium du Tour des Flandres. Mais c’est en automne 2019 qu’il a signé son plus grand fait d'armes en devenant Champion du Monde Route UCI de la catégorie Hommes Elite – une première pour un coureur danois – sur les routes détrempées de Harrogate, dans le Yorkshire (Grande-Bretagne). L’année 2020 est aussi marquée par la nouveauté, Pedersen n'ayant pu porter son maillot arc-en-ciel en compétition pendant de longs mois à cause de la pandémie de coronavirus.

Heureusement pour les fans, les coureurs et toutes les personnes impliquées dans le monde cycliste, les compétitions sont de retour. Il y a cinq mois, Pedersen avait été l’un des premiers coureurs à quitter Paris-Nice en réponse à l'appel des autorités danoises à « rentrer chez soi aussi tôt que possible » au début de l’apparition du Covid-19. Fin juillet, il était parmi les premiers coureurs à retrouver la compétition, en Espagne, en participant à la Vuelta a Burgos avant de se diriger vers le Nord de l'Espagne pour disputer le Circuito de Getxo-Memorial Hermanos Otxoa, dont il a pris la 34e place après avoir épaulé son coéquipier belge Jasper Stuyven (5 e).

« Encore une bonne journée de boulot. Retourner à la compétition semble encore un peu bizarre, mais on fait ce qu'on peut pour rester en bonne santé », a expliqué le Danois sur les réseaux sociaux avec une photo de lui portant son maillot arc-en-ciel et un masque bleu.

En route vers les Classiques

Après l'Espagne, Pedersen a mis le cap sur l'est pour sa première course UCI WorldTour depuis son retour à la compétition, le Tour de Pologne (5-9 août). Le Champion du Monde UCI montera en intensité dans la perspective du Tour de France (29 août - 20 septembre) et des Classiques pavées sur lesquels il espère briller.

« Les Classiques seront mon grand objectif, et elles sont à la fin de la saison, alors je suis impatient et j'espère un Paris-Roubaix humide cette année, a-t-il annoncé lorsque l'UCI a publié le nouveau calendrier des épreuves au mois de mai. La course reste la course, et on sera prêt quel que soit le moment où les Classiques sont disputées. C'est normal de déplacer les courses vu la situation dans laquelle le monde se trouve, on s'adaptera et on sera prêts. Ce sera une belle expérience de faire toutes les grandes courses sur une période aussi courte. C'est quelque chose de nouveau pour tout le monde et ce sera bien. »

Avec ses coéquipiers Stuyven (vainqueur de l’Omloop Het Nieuwsblad en février) et Edward Theuns (8e de Paris-Roubaix en 2017), ainsi que le Champion du Monde UCI de la course en ligne chez les Juniors Quinn Simmons, Mads Pedersen n'était pas le seul chasseur de Classiques réuni dans le Stade de Silésie, à Chorzów, pour lancer la 77e édition du Tour de Pologne mercredi. Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe), Rui Costa (UAE Team Emirates), Tim Wellens et John Degenkolb (Lotto Soudal), Florian Sénéchal (Deceuninck-Quick Step), Jakob Fuglsang (Astana Pro Team)… Tous visent des succès polonais avant de partir à la chasse aux Classiques en cette saison unique.

« Je sais que j'ai beaucoup de pression sur les épaules »

La première course par étapes de l'UCI WorldTour depuis le retour des compétitions propose cinq jours de course nerveuse : les 3e et 4e étapes présentent offrent suffisamment de difficultés pour permettre aux meilleurs puncheurs de s'illustrer, tandis que les autres étapes devraient sourire aux sprinteurs.

Pedersen peut briller sur tous ces terrains, comme il l'a montré l'an dernier lors de sa première participation au Tour de Pologne. Lors de la 3e étape, il avait joué le rôle de poisson-pilote pour John Degenkolb (qui courait alors pour Trek-Segafredo et a désormais rejoint l'équipe Lotto Soudal) et il s’était montré si rapide et puissant qu’il avait pris la 3e place, devant son partenaire coéquipier allemand (4e), devancés par les seuls Ackermann et Danny van Poppel.

Le monde l'ignorait encore à ce moment-là, mais il s’agissait du type de performances qui mènerait plus tard Pedersen vers son triomphe aux Mondiaux. Maintenant qu’il est paré d’arc-en-ciel, tous les regards se tournent vers le Danois, lequel n’a pas caché ses intentions à la presse avant son retour à la compétition : « Je n'ai pas à montrer à qui que ce soit que je mérite ce maillot. J'ai gagné ce jour-là et je l'ai mérité. Les gens me demandent si je ressens de la pression, mais pour être franc, je sais que j'ai beaucoup de pression sur les épaules. Pour être clair à 100 %, celui qui veut le plus faire briller ce maillot et montrer son respect pour le maillot, c'est moi. Je veux montrer à quel point il est beau, je veux l'honorer. »