Le nouvel amour de Campenaerts pour les Classiques

Il n'y a pas d'âge pour apprendre, ni pour montrer ce dont on est capable. A 29 ans et avec un palmarès déjà riche de très belles performances, le Belge Victor Campenaerts se retrouve dans la peau du coureur plein de nouvelles ambitions sur les routes de son pays.

Le spécialiste du contre-la-montre reste l’un des piliers du Team Qhubeka Assos (anciennement NTT Pro Cycling), mais le printemps 2021 le voit affronter de nouveaux défis parmi lesquels Dwars door Vlaanderen - A travers la Flandre. La course d'un jour fait son retour dans le Calendrier International UCI avec une épreuve masculine (11e événement de l'UCI WorldTour 2021) et une compétition féminine (de Classe 1.1). Toutes deux se dérouleront le mercredi 31 mars.

Ce sera la première fois que Campenaerts s'élancera de Roulers (Roeselare), où le départ de la course sera donné, avant de se diriger vers Waregem, où le successeur de Mathieu Van der Poel (vainqueur en 2019) sera couronné après 184,1 km d'effort sur les pavés et dans le vent. Chez les femmes, c’était également une Néerlandaise, Ellen Van Dijk, qui s'était imposée, s'offrant en 2019 une deuxième victoire consécutive.

Sur ces routes, Campenaerts relèvera des défis bien différents de ceux qu'on est habitués à le voir affronter, à l’image de son exploit sur la piste du Velodromo Bicentenario d'Aguascalientes (Mexique), où il avait établi en 2019 le Record de l’Heure UCI chronométré par Tissot (55,089 km). Le Belge s'est préparé pour ce printemps et, avec les qualités qu'il a déjà démontrées, les regards tournés vers lui observent un début de campagne des Classiques réussi.

« Normalement, je vise des résultats – top 5 ou victoire sur un chrono –, mais là c'est particulier puisque le week-end d'ouverture en Belgique est mon premier objectif, expliquait-il fin janvier après un stage de pré-saison en Espagne avec le Team Qhubeka Assos. Je n'ai jamais participé à ces courses, et comme je vis presque sur le parcours, ce sera spécial pour moi. »

Depuis, Campenaerts a invité ses supporters à l'accompagner dans son initiation avec des vidéos de sa « prépa pour les Classiques ». Avec la participation de sa compagne, de ses amis et de son père, le Belge nous emmène chez lui et sur les routes flamandes.

Que manger ? Quels exercices faire à domicile pour développer son gainage et son endurance ? Comment étudier le parcours sur internet et sur le terrain ? Voici les réponses de Campenaerts, qui vous embarque à Anvers et sur quelques-uns des monts flandriens les plus célèbres :

En tant que « débutant », Campenaerts espérait se « sentir bien » lors du week-end d'ouverture belge. « Je me suis beaucoup amusé et j'ai beaucoup appris, se réjouissait-il après avoir fini 48e de l'Omloop Het Nieuwsblad Elite et 67e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Je ne savais pas que ces courses étaient aussi cool, reconnaissait-il. Et il a même eu l'occasion de « montrer de quoi [il était] capable sur Le Samyn. »

Les routes du Samyn avaient déjà accueilli Campenaerts une fois, en 2018, et le jeune Belge, qui courait alors sous les couleurs de la Lotto Soudal, avait pris la 43e place, à trois minutes du vainqueur Niki Terpstra.

Trois ans plus tard, Campenaerts a davantage pesé sur la course. Après de nombreuses attaques au fil de la journée, il tentait encore de surprendre les sprinteurs dans le dernier kilomètre, avant de finir 16e, dans le même temps que le vainqueur Tim Merlier (Alpecin-Fenix). Résumé de Campenaerts : « De la vraie course ! »

Sur les routes d'A travers la Flandre et de deux courses de l’UCI ProSeries, le Grand Prix de l’Escaut (Scheldeprijs) et La Flèche Brabançonne (De Brabantse Pijl), et peut-être quelques rendez-vous supplémentaires, Campenaerts a encore des opportunités de montrer ses qualités dans le cadre de sa campagne des Classiques, avant de tourner son attention vers le Giro d’Italia et une possible première participation au Tour de France.

Il est aussi le premier réserviste pour représenter la Belgique sur le contre-la-montre individuel aux Jeux Olympiques de Tokyo, le sélectionneur Sven Vanthourenhout ayant désigné Remco Evenepoel et Wout van Aert pour porter les couleurs noir, jaune et rouge au Japon.

« Avoir mis le chrono sur la carte en Belgique ne veut pas dire que je mérite d'être appelé, a expliqué Campenaerts à Sporza. Remco et Wout méritent d'être appelés, ils sont plus rapides que moi. Et je pense que les meilleurs athlètes doivent aller sur les plus grands événements. »

Dans l’intervalle, le double Champion d'Europe du contre-la-montre individuel s'est lancé dans une autre mission : montrer qu'il est assez performant pour jouer les premiers rôles dans les Classiques.