Oxyclean Classic Brugge-De Panne : les attaquants fourbissent leurs armes

Et à la fin, les meilleurs sprinteurs s'imposent à La Panne ? Les pelotons féminin et masculin se présenteront cette semaine au départ de l'Oxyclean Classic Brugge-De Panne, en Belgique, avec de nombreuses questions et quelques certitudes. L'histoire récente de la course leur dit que les sprinteurs sont particulièrement bien placés pour lever les bras dans les Flandres, mais elle montre aussi que les attaquants peuvent trouver l'ouverture vers le victoire sur les routes exposées au vent des Moëres.

Les premières courses de ce début de printemps cycliste, avec des scénarios ouverts et quelques vainqueurs surprises, soutiennent également l'idée selon laquelle les audacieux ont les moyens de contrarier les aspirations du peloton ordonné pour une sprint massif. La semaine dernière, Amy Pieters (Team SD Worx) et Ludovic Robeet (Bingoal WB) ont résisté de peu à leurs poursuivants sur la Danilith Nokere Koerse. Quelqu'un pourra-t-il en faire de même cette semaine vers La Panne ?

L'épreuve a souvent souri aux Flandriens les plus aguerris, mais elle a changé d'identité en 2018 pour devenir une course d'un jour masculine et féminine. Depuis, l'Oxyclean Classic Brugge-De Panne a souvent consacré un sprinteur ou une sprinteuse d'élite après une course menée à toute allure dans le vent. Il y a d'abord eu Jolien D’Hoore et Elia Viviani en 2018. Puis Kirsten Wild et Dylan Groenewegen ont imposé leur puissance brute pour décrocher la victoire en 2019.

Enfin, la Néerlandaise Lorena Wiebes (Team Sunweb, aujourd’hui dans le Team DSM) les a rejoints dans cette belle liste de vainqueurs à l'automne dernier, mais Yves Lampaert a interrompu la série des victoires au sprint en remportant la 44e édition de l'épreuve en solitaire après une attaque vers la fin de la course. « On a fait un travail merveilleux et on peut être fiers de nous-mêmes », se réjouissait le coureur belge après une course mise sens dessus dessous par les hommes de la Deceuninck - Quick-Step.

« La météo était complètement dingue, et on a adoré », avait-il ajouté. Les conditions étaient si « dingues » que seuls 49 coureurs avaient fini la course. La jeune superstar néerlandaise Mathieu Van der Poel avait abandonné sur chute dans le final, et les organisateurs avaient dû réduire le parcours. Ce jour-là, Lampaert avait parcouru les 188 km à la vitesse moyenne de 47,7 km/h.

Ce mercredi, le peloton de l'UCI WorldTour devra parcourir 203,9 km, dont trois tours sur un circuit de 45,1 km autour de La Panne. Le lendemain, les meilleures coureuses de l'UCI Women's WorldTour affronteront 158,8 km, avec deux tours sur le circuit final.

Les organisateurs n'ont pas manqué de célébrer l'affluence des sprinteurs qui se pressent vers la ligne de départ, à Bruges. Un an après la victoire de Lampaert, le Wolfpack de Deceuninck - Quick-Step sera emmené par Sam Bennett avec le soutien de Michael Mørkøv et Alvaro Hodeg. Ils espèrent prendre le meilleur au sprint face à des coureurs tels que Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe), Elia Viviani (Cofidis), Giacomo Nizzolo (Team Qhubeka-Assos), Sonny Colbrelli (Bahrain Victorious), Cees Bol (Team DSM) ou Tim Merlier (Alpecin-Fenix)…

Le peloton féminin comprendra les trois précédentes vainqueures de la course et d'autres prétendantes rapides comme Lotte Kopecky (Liv Racing), 3e à La Panne ces deux dernières années et récente vainqueure sur Le Samyn des Dames, ou encore Marta Bastianelli (Alé BTC Ljubljana), 7e en 2019.

Sprinteuses et sprinteurs s'octroieront-ils encore les lauriers cette semaine ? Les organisateurs ne manquent pas non plus de rappeler le caractère « dantesque » de la dernière édition, avec un scénario qui « a démontré qu'une Classique de printemps peut aussi être très attrayante sans les célèbres monts. »

Les nombreux attaquants qui se présenteront à Bruges savent bien que les scénarios de course se réécrivent année après année. Ils viennent de le faire sur une autre course d'un jour belge habituellement dominée par les sprinteurs, la Danilith Nokere Koerse. Vainqueur de la course masculine, Ludovic Robeet participera également à l'Oxyclean Classic avec son compagnon d'échappée Damien Gaudin.

On retrouvera également au sein du peloton féminin Amy Pieters, qui justifiait la semaine dernière son offensive à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée, alors que tout le monde pensait qu'un sprint favoriserait les ambitions de son équipe. « Nous avons une équipe trop forte pour se limiter au sprint massif, a-t-elle expliqué à DirectVélo. Nous voulions rouler de manière offensive. Je savais qu'on avait Jolien D'Hoore derrière pour un éventuel sprint. J'ai donc économisé des forces dans mes relais. J'avais sans doute plus de fraicheur que mes deux adversaires. »

Pieters et D’Hoore pourront jouer une partition similaire sur l'Oxyclean Classic Brugge-De Panne avec un collectif solide pour les entourer. D'autres coureuses en forme comme Emma Norsgaard (Movistar Team Women) et Lisa Brennauer (Ceratizit-WNT Pro Cycling) sont capables de lancer la course de loin et d'imposer leur pointe de vitesse dans le final. Et qui sait ce que réservent les stars du cyclo-cross Ceylin del Carmen Alvarado et Sanne Cant avec leur équipe Ciclismo Mundial ?

Les prévisions météorologiques annoncent des rafales de vent autour de 25 km/h mercredi (Hommes Elite) et jeudi (Femmes Elite). Attaquants, il est l'heure de briller !

Photo (Balint Hamvas / Velofocus): Kirsten Wild remporte la course 2019 au sprint