Woods l’écologiste ambitieux se tourne vers Liège

L’équipe n’est plus la même mais les rêves n’ont pas changé : Michael Woods espère toujours décrocher la victoire sur la Doyenne des Classiques. Le coureur canadien est arrivé tardivement dans les pelotons, mais Liège-Bastogne-Liège est un rêve qui l'accompagne depuis plusieurs années maintenant. Deuxième en 2018 et dans le top 10 à quatre reprises en cinq participations depuis 2015, Woods s’alignera pour la première fois sur la course sous les couleurs de sa nouvelle équipe Israel Start-Up Nation, avec de grosses ambitions.

Ce dimanche, la 107e édition du deuxième Monument belge de la saison réunira les meilleurs puncheurs de l’UCI WorldTour, tandis que leurs homologues féminines ouvriront la route de la Doyenne pour la cinquième fois, dans le cadre de l’UCI Women’s WorldTour. Woods et ses rivaux affronteront les onze ascensions répertoriées tout au long des 259 kilomètres à parcourir dans leur tentative de succéder à Primoz Roglič (Jumbo-Visma) au palmarès. Dans Liège-Bastogne-Liège Femmes, c’était Elizabeth Deignan (Trek-Segafredo) qui s’était envolée dans la côte de la Redoute l’automne dernier pour s’adjuger cette course prestigieuse en solitaire.

A 34 ans, Woods est devenu un spécialiste des courses d’un jour. Chasseur de Classiques passant rarement à côté de ses grands objectifs, le coureur d’Ottawa espérait d’abord embrasser la carrière de hockeyeur avant de devenir cycliste professionnel en 2013. Son explosivité et sa régularité l'ont rendu incontournable et lui ont déjà permis de marquer l'histoire cycliste de son pays. Mais celui qui a également brillé en course à pied vise toujours plus haut sur son vélo.

Victime d’une lourde chute sur l’Itzulia Basque Country, il s'était retiré après la 3e étape pour préparer au mieux la semaine qui s'étend de Maastricht à Liège. Dimanche dernier, il a pris la 32e place de l'Amstel Gold Race, avant de prendre la direction de la Belgique, où on le voit souvent briller (il avait par exemple terminé 3e de la Flèche Wallonne l'automne dernier) et où tout le monde s'attend à le retrouver une nouvelle fois aux avant-postes dimanche.

Le leader de l’équipe israélienne est convaincu que Liège-Bastogne-Liège lui « convient mieux que la Flèche Wallonne ». Le Canadien, habitué à courir dans un registre offensif, pourrait se servir de l’ultime ascension du jour – la côte de la Roche-aux-Faucons (1,3 km à 11 % de moyenne), dont le sommet est situé à une dizaine de kilomètres de l’arrivée – comme tremplin. Woods figure parmi les coureurs les plus explosifs dans les forts pourcentages, et il pourrait être en mesure de maintenir son effort dans la descente et sur les portions plates du final menant à l’arrivée à Liège.

La star canadienne installé à Gérone, en Espagne, s’est engagée à réaliser une saison 2021 neutre en carbone. Le double vainqueur d’étapes sur La Vuelta Ciclista a España (en 2018 et 2020) veut donner un nouveau sens à ses activités de coureur professionnel : « Le cyclisme m’a vraiment ouvert les yeux sur la beauté de la planète, et je veux faire ma part pour la protéger. »

Après une évaluation de son empreinte carbone, Woods a opéré un certain nombre d'adaptations, « des choses simples comme amener un couteau, une fourchette, un verre et un bol réutilisables sur les courses pour ne plus utiliser de couverts et d'assiettes en plastique, et aussi repenser à comment je mange et je voyage. » Pour compenser les émissions restantes, il paiera pour compenser le carbone émis.

Après avoir fait de Liège-Bastogne-Liège un objectif majeur de son début d'année tout en menant sa transition écologique, Michael Woods tournera son attention vers les Jeux Olympiques de Tokyo cet été, dans un esprit de retour aux sources. Pour se préparer au mieux durant l’intersaison, le Canadien s’est remis à la course à pied, une première depuis 15 ans, lui qui avait battu le record national du mile juniors au Canada.

« J’aime toujours les courses d’un jour, il y a beaucoup de kilomètres d’ascension, et ce sont les Jeux Olympiques a-t-il déclaré à CyclingTips au début du mois d’avril. En tant que Canadien et en tant qu’athlète ayant fait de la piste, je considère les Jeux Olympiques comme un must et je les tiens en plus haute estime que la plupart des cyclistes, en particulier parce que je suis Canadien et fier de l’être. »

Atteindre la mi-trentaine ne lui fait pas peur : « Je ne me suis jamais senti aussi fort sur le vélo et j’ai l’impression de progresser encore » affirme-t-il.

Il pourra le démontrer sur le Tour de France (du 26 juin au 18 juillet) puis à Tokyo. Mais pour l'instant, il est surtout attendu à Liège.

Liège-Bastogne-Liège Femmes verra le peloton de l’UCI Women’s WorldTour s’élancer de Bastogne à 8 h 50 CET pour rallier Liège (140,9 km), tandis que les hommes partiront de Liège à 10 h CET.